Préhistoire
La fouille archéologique effectuée par Jean Courtin en 1966, de l’hypogée de Roaix, ou hypogée des grottes ou des Crottes (nom du quartier), daté de la fin du chalcolithique, a permis de mettre en évidence deux phases d’utilisation. La couche supérieure, appelée « couche de guerre », contenait les squelettes complets, en connexion anatomique, d’environ 35 personnes, empilés rapidement, sans élément de parure, sur quatre à cinq rangées. Plusieurs pointes de flèches dont certaines étaient encore plantées dans les os ont aussi été retrouvées. Cette couche a été datée de 2090 av. J.C. (+/- 140). Dans la couche inférieure, datée de 2150 av. J.C. (+/-140), les squelettes étaient la plupart du temps déconnectés et accompagnés d’outils en silex (poignards-faucilles, couteaux, pointes de flèches), de nombreux éléments de parure (2312 perles en test de coquillage ou en calcaire, 185 perles en stéatite, 1 en pâte de verre, 1 en cuivre) et de récipients à fond plat. Comme les préhistoriques ont ensuite allumé un feu violent qui a provoqué l’effondrement de la voute, le gisement a été scellé jusqu’à nos jours.
Moyen âge
Ce fut en 1138 qu’Arnaud de Bedos, commandeur de Richerenches, fonda la maison du temple, Rostang l’évêque de Vaison l’exonéra de la dime et autorisa la construction de l’église et d’un cimetière la jouxtant. Dix ans plus tard cette maison templière obtint son autonomie. Après le concile de Vienne, cette maison passa entre les mains des chevaliers de Rhodes, en 1308, puis ceux-ci la rétrocédèrent à la papauté d’Avignon, en 1317.
Renaissance
Les papes d’Avignon puis leurs successeurs de Rome inféodèrent ensuite ce fief à des nobles provençaux. La donation de Clément VII à la famille de Vesc fut confirmée par Paul IV. Puis Cathelin Choiselat en devint coseigneur en 1530, les Belli, alliés aux Vesc ou Vaec, obtinrent une partie deu fief en paréage en 1594. Puis par mariages successifs, elle revint en entier aux Vaesc qui étaient les uniques seigneurs à la veille de la Révolution.
Période moderne
Menacée de ruine, l’église paroissiale fut rasée en 1735 et reconstruite deux ans plus tard grâce à des dons que fit parvenir Clément XII. Elle fut consacrée sous le titre de Notre-Dame-de-l’Assomption, le 17 juillet 1736.
Le 12 août 1793, fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d’Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d’Apt et d’Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basse-Alpes. En 1793 : 232 habitants.
Période contemporaine
De 1907 à 1952, la ville possède une gare sur la ligne d’Orange à Buis-les-Baronnies.
La cave coopérative de Roaix-Séguret a été fondée en 1960. C’est la plus récente du département. Le 2 novembre 1966, les vins de la commune eurent droit à postuler à l’appellation côtes-du-rhône villages. Ce décret a depuis été modifié le 12 février 1999.
Le 22 septembre 1992, après un très violent orage, l’Ouvèze se déchaina et le village, en aval de Vaison-la-Romaine, en subit les conséquences avec notamment la destruction de son pont. En 2020 : 647 habitants.
Lieux et monuments
Une ancienne commanderie des templiers se trouve route de Villedieu mais elle n’est pas accessible aux visiteurs car elle appartient à un particulier. L’ancienne chapelle templière, Notre-Dame-des-Crottes, se trouve au quartier du même nom. Il n’en reste que l’abside. L’église paroissiale Saint-Roch est réservée au seul culte catholique. Elle contient le caveau familial des Vaesc.
Personnalités liées à la commune
ALICE COLONIEUX
Alice Colonieu, (1924-2010) est une céramiste, artiste peintre et sculptrice qui a vécu à Roaix.
Sa Vie
D’une vieille famille de Vaucluse, Alice Colonieu est la fille d’Albert, contrôleur à la SNCF, et de Céphyse Jouve. Après être sortie de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille où elle reçut plusieurs premier et second prix, pendant la guerre. Puis, Alice Colonieu suit les cours de l’école professionnelle de céramique de Fontcarrade dite aussi École de Formation Artistique de Fontcarrade à Montpellier, puis s’installe près d’Orange. Dès les années 1945 jusqu’aux années 1980, Alice Colonieu exprime son talent en modelant la terre. Les céramiques qu’elle a créées sont lourdes, aux couleurs vives, réalisées au colombin et toujours sans moule. Pierre Staudenmeyer disait de son œuvre qu’elle était « vigoureuse, souvent baroque, respirant la force et l’énergie, atteignant une modernité faite de liberté et d’audace qui, poussant à l’extrême des références classiques, les déformant même, savait redonner une vitalité aux formes du passé »
Alice Colonieu expose au salon des Arts décoratifs en 1953 et 1954. En 1953, elle devient membre de la fédération des métiers d’art. Elle présente ses céramiques lors du premier Festival international de la céramique de Cannes en 1955,. Puis en 1961, Alice Colonieu remporte la médaille d’or à l’Exposition nationale des Arts.
En 1966, Alice Colonieu bénéficie du 1% artistique.
Elle travaille pour des grands décorateurs comme Jean Royère, Maurice Rinck, et Jules Leleu pour qui elle réalise les deux panneaux en céramique qui ont orné la piscine du paquebot Pierre Loti. Mais elle s’intéresse aussi à la décoration de bâtiments publics comme la Poste de l’Isle-sur-Sorgue, la cité scolaire Frédéric-Mistral d’Avignon, ou même des autels pour les églises de Roaix, Sablet et Valréas. Ses œuvres sont exposées au musée national d’art moderne de Paris, au musée international de la céramique de Faenza, et dans de grandes collections privées internationales.
Écœurée par la débauche de produits et objets décoratifs pour touristes qui font souvent la part belle au mercantilisme au détriment de la veine créatrice, Alice Colonieu arrête sa production vers le milieu des années 1960, pour se consacrer à des commandes spécifiques. Puis elle s’installe à Roaix dans le Vaucluse où elle fait construire une maison et une chapelle qu’elle décore entièrement. Elle explore la peinture et l’illustration de livres. Une légende locale stipule que des pénitents blancs avaient demandé à Alice Colonieu, qui avait installé son atelier de poterie à Roaix, de réaliser une statue de la Vierge pour l’installer à l’arrière d’une maison de Villedieu. Cet ensemble de style Renaissance, orné d’une coquille Saint-Jacques, est baptisé la Vierge du sourire et est conservée à Villedieu.
En 1992, Jean-Pierre Chalon lui consacre une exposition. En 1997, passionnée par le Moyen Âge, Alice Colonieu illustre l’ouvrage Templiers : Chevaliers d’Orient et d’Occident de René Lachaud.
Alice Colonieu meurt le 16 juillet 2010 à Roaix.
Ses Œuvres
Paire de panneaux pour la piscine du paquebot Pierre Loti : Ce diptyque en céramique et en forme d’ogive est une commande du décorateur Jules Leleu pour décorer la piscine du paquebot Pierre Loti, lancé le 3 mai 1952 à l’arsenal de Brest. L’œuvre, d’une hauteur de 190 cm et d’une largeur de 88 cm, où figure deux tahitiennes en bas-relief a été démonté lors de la vente du paquebot à la Grèce en 1970.
Vierge du sourire : Sculpture à caractère religieux, composé d’une statue de la Vierge orné d’une coquille Saint-Jacques dans un style Renaissance est installée à l’arrière d’une maison du village de Villedieu.
Source : Wikipédia